Artistes

Lisa Jackson

Lisa Jackson (Anishinaabe de la nation Aamjiwnaang, née à Toronto, Canada ; vit à Toronto, Canada) est une cinéaste qui s’attache notamment à mettre en lumière les questions environnementales et les réalités autochtones d’hier, d’aujourd’hui et de demain. À travers des productions qui marient différents genres (animation, documentaire expérimental) et techniques (installation multimédia, réalité virtuelle), son approche hybride et engagée se décline sous le signe de l’interrelation. Jackson envisage ainsi son travail comme un geste de traduction entre humain·e·s de multiples horizons, mais aussi entre les savoirs que possèdent les différentes formes de vie.

Né.e
Toronto, Canada
Pays / Nations
Anishinaabe / Aamjiwnaang, Canada
Vit
Toronto, Canada
Site Web
lisajackson.ca

Œuvres

Cristaux liquides

Le film Lichen propose une expérience méditative qui nous transporte dans un monde complexe et énigmatique. Empruntant un regard intimiste où se chevauchent les plans rapprochés et les mouvements de caméra alanguis, l’œuvre explore la nature mystérieuse de ces entités étranges que sont les lichens. Ces organismes composites d’une résistance hors du commun sont intrinsèquement multiples, étant le fruit de relations symbiotiques entre un champignon, une algue et des communautés bactériennes. Le film met en scène plusieurs espèces de lichen qui, grâce à des effets de perspective, prennent soudain l’allure de paysages monumentaux. On y voit tantôt des arbres duveteux vert tendre sur lesquels s’agrippent fermement des racines acérées, tantôt de fines tiges à tête écarlate qui se dressent, prêtes à faire face à l’adversité. Grâce à la narration du lichénologue canadien Trevor Goward, Jackson nous invite à porter attention à chaque crevasse, à chaque texture dessinée telle une fine dentelle au sein de ces microenvironnements étonnants, qui font ici l’objet d’un regard renouvelé. Avec Lichen, la cinéaste fait converger le poétique et le scientifique pour rendre visibles les interactions qu’entretiennent ces organismes millénaires avec leurs écosystèmes  des « conversations », pour reprendre le terme de Goward , processus normalement imperceptibles pour l’œil humain. Ces associations fertiles font écho aux approches scientifiques autochtones, fondées sur l’interrelation et la réciprocité entre la nature, les animaux – incluant les êtres humains –, le territoire et les savoirs. Cette capacité d’être en symbiose avec l’environnement témoigne d’un perpétuel état de devenir, une réelle leçon de résilience.