Artistes

Abbas Akhavan

Abbas Akhavan (né à Téhéran, Iran ; vit à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal, Canada) s’intéresse à la sphère domestique, espace où se mêlent parfois hospitalité et hostilité. Alliant dessin, vidéo, sculpture, performance et installation, son travail est modulé par la spécificité des éléments autour desquels il prend forme : l’architecture qui le loge, les économies qui l’entourent, les personnes qui le côtoient. Au sein de projets récents, l’artiste tourne son regard vers l’extérieur et s’attarde au paysage domestiqué tel que le jardin, la cour et les autres espaces aménagés aux abords de la maison. Ses œuvres accentuent les relations entre reproduction et mimétisme à travers l’emploi de référents variés provenant notamment des champs du théâtre, du paysagement et de l’architecture vernaculaire.

Né.e
Téhéran, Iran
Pays / Nations
Iran / Canada
Vit
Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal, Canada

Œuvres

Abbas Akhavan : spill

En collaboration avec le Musée d’art contemporain de Montréal

Avec l’installation spill, Akhavan brouille les frontières entre l’intérieur et l’extérieur, le naturel et l’artificiel, en mettant en scène un paysage dans la salle d’exposition, complété par un jardin d’eau reposant au milieu d’un écran vert. Ceint par un amoncèlement de roches, le bassin accueille différentes variétés de végétaux, dont des nénufars. Le fond vert d’incrustation, accessoire emblématique du cinéma à effets spéciaux servant à intégrer dans une même image des éléments filmés séparément ou créés par ordinateur, sert ici de décor au jardin. Disposée au cœur de cet aménagement paysager improbable, la composition devient le reflet d’une « nature » idéalisée, voire domestiquée, une scène pouvant se dérouler dans n’importe quel environnement. Au croisement du réel et du virtuel, spill se joue de notre envie irrépressible d’interpréter la nature, de cette volonté humaine d’accoler des significations et d’imposer un cadre qui nie aux éléments qui l’habitent la possibilité d’exister hors de nos désirs. Akhavan cadre son œuvre dans la tradition des folies – aussi connues sous le nom de « fabriques de jardin » –, ces constructions à vocation ornementale qui, ponctuant un jardin ou un parc, servaient à indiquer un point de vue privilégié pour la contemplation. En dialogue avec cette idée d’observation et de paysage – lequel exige à son tour un point de vue pour exister –, des textes rédigés par des auteur·e·s invité·e·s se greffent à l’intervention de l’artiste, gorgeant de récits cette installation autrement vacante.