Artistes

Sabrina Ratté

Sabrina Ratté (née à Québec, Canada ; vit à Marseille, France) sonde les possibilités de l’image numérique à travers une pratique alliant la photographie, la vidéo analogique, l’animation 3D, l’impression, la sculpture et les procédés de réalité étendue (réalité virtuelle et réalité augmentée). Son travail interroge la manière dont les environnements, tant matériels que numériques, façonnent notre perception de la réalité. Ratté s’intéresse notamment à l’architecture, aux modélisations immersives et aux dispositifs de représentation. À travers ces espaces simulés par l’artiste se déploient des chairs synthétiques et des entités organiques, fruits d’hybridations variées oscillant entre utopie et dystopie.

Né.e
Québec, Canada
Pays / Nations
Canada
Vit
Marseille, France
Site Web
sabrinaratte.com

Œuvres

Cristaux liquides

Floralia prend la forme d’une salle d’archives futuriste où sont donnés à voir des fragments d’écosystèmes disparus. Présentés à la manière des dioramas propres aux musées d’histoire naturelle, des spécimens de végétaux y sont exhibitsés à des fins de conservation et de recueillement. Pivotant devant nos yeux, les mises en scène s’animent au rythme de crépitements nasillards qui contribuent à l’effet surnaturel de l’œuvre. Une souche creusée par le temps et recouverte par endroits d’une fine couche de neige git sur une masse de glace. D’abord inerte, elle se disloque soudainement pour laisser voir des surfaces, des textures et des couleurs jusque-là insoupçonnées. Ses branches se dressent quelques instants, comme si le tronc était animé par une énergie propre, pour ensuite se fragmenter de nouveau. Ensuite, la glace se liquéfie et submerge la souche. La transformation de la matière à laquelle nous assistons est provoquée par des interférences qui donnent lieu à des failles temporelles où sont rabattus en un même espace-temps des états de vie passés et futurs. Avec Floralia, Ratté conçoit des lieux de mémoire visant à reconnecter avec des espèces de plantes et d’arbres désormais éteintes, vestiges d’une ère révolue. Elle imagine de nouveaux modes d’existence, à la fois organiques et artificiels, à travers lesquels explorer la précarité, mais aussi la résilience du monde végétal. L’œuvre offre en somme une réflexion sur les écosystèmes, leur agentivité et la coexistence des différentes temporalités et matérialités qui s’y rencontrent.