Expositions

Les Rencontres d’Arles 2019

1 juil22 sept, 2019

Les Rencontres d’Arles

MOMENTA et Les Rencontres d’Arles unissent leurs forces pour la production de 2 expositions individuelles présentées aux Rencontres d’Arles, du 1er juillet au 22 septembre 2019. À cette occasion, près de 50 expositions présentées dans 25 sites patrimoniaux se déploient dans la ville d’Arles. Parmi celles-ci, deux artistes de la scène photographique canadienne sont mis en lumière : Yann Pocreau et Guillaume Simoneau.

Yann Pocreau

Cathédrale, 2013

Yann Pocreau crée des mises en scène où il manipule la lumière, en faisant un médium à part entière. Il l’investit comme sujet vivant et explore son effet sur la trame narrative des images. Avec Cathédrale, Pocreau déploie une installation immersive qui reproduit la présence de la lumière telle qu’elle pourrait se manifester dans ce type de lieu. Elle est composée d’une photographie monumentale de l’intérieur d’une cathédrale gothique perforée de façon à laisser pénétrer la lumière. Aux prémices de l’œuvre se rencontre le fantasme de l’artiste de photographier cet instant quasi mystique du rayon lumineux qui se fraie un chemin à travers les vitraux, ce moment où s’épandent dans l’espace sa chaleur et sa luminance. Cathédrale projette un univers fantasmé où la fragilité, la mémoire et l’histoire se rencontrent. L’image d’un lieu de culte, sortie de sa planéité, se transforme en un théâtre aux allures à la fois apocalyptiques et poétiques, dans lequel l’acte accueilli est celui-là même de la lumière.

Guillaume Simoneau

MURDER, 2016-2019

Guillaume Simoneau élabore des récits fragmentés et personnels par la photographie. Ses œuvres se racontent dans une narration non linéaire où les faits font place aux perspectives, et les vérités, aux opinions. Réalisée au Japon, la série Murder (2016-2019) croise différents rapports poétiques et symboliques aux oiseaux, où l’animal devient à la fois l’ami, l’alter ego, le protagoniste. Avec ce travail, Simoneau met en dialogue les photographies de sa mère, Jeanne d’Arc Fournier, avec la série iconique Karasu [Ravens] du photographe japonais Masahisa Fukase, qui occupe une place majeure dans l’histoire de la photographie. L’œuvre de Simoneau, contrairement à celle de Fukase, n’est pas empreinte d’angoisse existentialiste : elle montre plutôt une fascination pour les situations où la vulnérabilité et la puissance se côtoient. Avec cet hommage au photographe disparu, l’artiste se réfère au maître japonais à la fois de façon poétique et violente. Ce lexique de violence, hérité de Fukase, devient à son tour le mode par lequel Simoneau défie ce même héritage.